Définitions

Intuitivement, un réseau d'automates est un ensemble d'éléments en interaction.

On représente le temps par un entier naturel:

t = {0,1,2,3,.........,n,.........}

Automates d'états finis.


 
Un automate au sens de l'informatique.

En informatique, un automate est défini par la donnée de trois ensembles discrets:

     I, l'ensemble des entrées i,
     S, l'ensemble des états internes s,
     et O, l'ensemble des sorties o,

ainsi que par deux applications:

     S (i,s), la fonction de changement d'état nouvel état au temps t+1 en fonction de l'entrée et de l'état au temps t,
     et  O(i,s), la fonction de sortie sortie au temps t+1 en fonction de l'entrée et de l'état  au temps t 

Les entrées, les états internes et les sorties peuvent être multiples .

 Le nombre des entrées d'un automate k s'appelle la connectivité d'entrée de l'automate.


 Définition simplifiée

Nous ne considéront que des automates dont l'état interne et la sortie sont identiques.
Un automate simplifié sera donc défini par:

De plus, nous nous limiterons aux automates binaires, c'est-à-dire à deux états, par exemple 0 et 1.

 Exemple: les automates booléens

Les automates booléens opèrent sur des variables binaires, c'est-à-dire dont les valeurs sont 0 ou 1 (FAUX ou VRAI).

Exemples: les fonctions logiques habituelles ET, OU, OU exclusif.

Tables de vérité de quatre fonctions logiques booléennes à 2 entrées:

                      ET                     OU                   OU exclusif        NON-ET
Entrées    00  01  10  11     00  01  10  11      00  01 10 11     00  01  10 11
Sortie        0    0   0    1        0   1   1    1          0    1   1    0       1   1   1   0




Un automate booléen à k entrées, dit de connectivité k, 
est défini par une table de vérité donnant l'état de la sortie pour chacune des 2k configurations d'entrée. 
Nombre d'automates booléens de connectivité k: 2 à la puissance 2k .

  Les seize fonctions booléennes à deux entrées, définies par leurs tables de vérité.


 RESEAUX D'AUTOMATES

 Propriétés structurelles

 Un réseau d'automates est:
 un ensemble d'automates reliés entre eux de telle sorte que les sorties des uns soient les entrées des autres.

C'est donc un graphe orienté:

Un réseau de cinq automates booléens à deux entrées, cinq relations logiques:

e(1) = OUex ( e(2) , e(3) )
e(2) = EQU ( e(3) , e(4) )
e(3) = ET ( e(4) , e(5) )
e(4) = EQU( e(5) , e(1) )
e(5) = OUex ( e(1) , e(2) )


Structures de connexions

On est amené à considérer des structures de connexions variées.


 Propriétés dynamiques

La dynamique d'un réseau d'automates est entièrement définie par:

itération parallèle: dans ce mode, tous les automates changent d'état en même temps en fonction de l'état des automates d'entrée au temps précédent:

itération séquentielle: un seul automate à la fois change d'état.

plus toutes les variantes.



Graphe d'itération

L'ensemble des états d'un réseau de N automates  booléens comprend donc 2N configurations possibles.
On passe d'une configuration à une autre en appliquant la règle de changement d'état à chaque automate.

La dynamique est donc entièrement décrite par le tableau des
successeurs.

Tableau 2.2. Tableau des successeurs. Dans la partie droite de chaque demi-tableau, figurent les configurations binaires et les codes décimaux des successeurs des 32 configurations initiales figurant à gauche, obtenus après une itération parallèle par le réseau de la figure 2.4 .



A partir de ce tableau on peut  tracer un graphe orienté, le graphe d'itération:


Attracteurs

 Un réseau d'automates est un système déterministe: si le réseau passe une deuxième fois par une configuration précédemment atteinte, la suite des états parcourus après le second passage est la même qu'après le premier .

Le système décrit donc indéfiniment une boucle dans l'espace des états.

Pour les réseaux de grande taille on détermine:

   le nombre des différents attracteurs,

   leurs périodes,

   la taille des bassins d'attraction (le nombre des configurations qui évoluent vers l'attracteur),

   la durée des transitoires (c'est-à-dire le temps d'évolution depuis les jardins d'Eden, configurations sans prédécesseurs, jusqu'à l'attracteur).

La distance de Hamming entre deux configurations quelconques est le nombre des automates dans des états différents.

Les lois d'échelles reliant par exemple le nombre et la période des attracteurs au nombre des automates sont des propriétés génériques de la dynamique.


Boucles




Figure 1:
Réseaux en boucle formés de trois automates à une entrée. A droite, les deux réseaux sont composés d'éléments simples qui transmettent le signal d'entrée (signe +) ou l'inversent (signe -). A gauche sont représentés les graphes d'itération des réseaux correspondants. Le graphes d'itération du réseau du haut non frustré, comprend quatre cycles dont deux configurations stables. Celui du bas correspondant à une boucle frustrée, comprend un "long" cycle de six configurations et un cycle court de période 2

 Un cas simple: les "crabes"


Réseaux d'automates à une seule entrée.

Les différents automates booléens à une seule entrée sont au nombre de quatre:

Structuré en sous-réseaux indépendants:
Chaque sous-réseau comprend une boucle d'où sont issues des branches par lesquelles s'écoule le signal issu des boucles.
Le signal ne peut entrer dans une boucle, car le nœud par lequel il rentrerait aurait alors deux entrées, une interne à la boucle, l'autre externe.
C'est aussi la raison pour laquelle un sous-réseau ne comprend qu'une boucle:
le sens de propagation le long d'une branche est défini par la boucle dont elle est issue; deux boucles ne peuvent donc pas être reliées par une branche.

D'une manière imagée nous appellerons "crabes" les sous-réseaux,
"têtes" les boucles et "pattes" les branches issues
des têtes.


La dynamique des états d'une patte correspond à la propagation d'un signal de l'entrée du premier automate vers le dernier automate de la patte.

A l'instant t, l'état du i-ième automate de la patte ne dépend que de l'état du premier automate de la patte au temps t-i. Si l'on part d'une configuration initiale quelconque, le transitoire ne subsiste que tant que le signal provenant de la configuration initiale se propage le long des pattes.

Dans le régime permanent qui est celui des attracteurs, le signal se propageant le long des pattes est celui issu de la tête du crabe.
La longueur maximum du transitoire est donc celle de la plus longue patte du crabe.

Par la suite, tout est déterminé par la boucle de la tête. La période du crabe est donc celle de sa tête.

Deux cas se présentent, suivant que le crabe est frustré ou non.

L'étude théorique permet donc de déterminer la dynamique des réseaux booléens à une entrée :